Audience peu banale le 25 janvier : la Socfin attaque en diffamation deux ONG, Sherpa et React, mais aussi trois médias, l’Obs, Mediapart et le Point, toujours à propos de plantations africaines et de l’expropriation de villageois aux alentours. L’avocate de Sherpa Léa Forestier plaide alors qu’il «ne s’agit pas de vol de terres au sens pénal du terme, mais d’appropriation, les paysans exprimant une colère légitime de s’être vu déposséder de leurs terres». Le président de l’ONG, William Bourdon, s’en prend parallèlement à un «climat d’intimidation». Le parquet de Paris, représentant de l’accusation, requiert leur relaxe, au motif que «la Socfin et Bolloré sont des puissances économiques qui doivent accepter la critique ou de voir leurs actions remises en cause». On ne saurait dire mieux. En plus des ONG ciblées, un collectif de médias a signé une pétition intitulée «On ne nous fera pas taire». A la justice française de s’extraire de ce bourbier procédural.